[INSTANTANÉS] De Manhattan à Brooklyn, Février 2014 From Manhattan to Brooklyn, February 2014 From Manhattan to Brooklyn, February 2014
[no headphones allowed] Les quartiers se mêlent en avalant les kilomètres, la ville s'emmêle dans mes souvenirs, lève les yeux et écoute les bruits de l'Amérique.
"Je peux passer avec toi? Ma carte est 'just used' parce que je me suis trompée de sens, et donc ça bloque là ; mais le métro va arriver, y'en a plus beaucoup, je voudrais l'attraper.
-Oui ok ... ... ... Non! Pas comme ça! Tiens, j'y vais et tu prends ma carte ensuite pour passer."
On ne passe pas derrière les gens dans les tourniquets du métro. Gardez vos trucs de parisiens.
A quoi tu penses quand tu voyages? Là tout de suite, dans cette rue où tu marches sans but si ce n'est regarder, sentir, tenir la ville dans tes sens. Et à qui tu penses? Qu'est-ce que tu (te) dis?
Toute ressemblance avec des personnes… et
bla et bla et bla.
Paris, Canal Saint Martin
On rentrait de vacances. Le VVF de l'Ile de Ré, peut-être… J'avais quoi, dix ans? C’était le soir, je ne me souviens plus ni de la route, ni de
monter les escaliers, ni qui portait quel sac, si on était chargés, si j’étais
contente ou triste de rentrer. Il avait la mission de détapisser
le salon. L’ancienne était maronnasse, vieillotte, mais je n’avais vu cet
appartement qu’avec ça, je craignais alors les murs moches et tout le bazar
que cela entraînerait (déjà flippée du bricolage, oui).
Mes sœurs, ma mère et moi entrons. Comme
prévu, les murs du salon sont nus. Le plâtre est froid, blanc un peu jauni. Avec
ses bouquins et ses vinyles un peu en vrac, sur l’étagère, les canapés
dépareillés, le salon a des allures de squat. Mon père nous accueille tout sourire, les bras écartés en signe victorieux du travail accompli (j’imagine bien l’effort, ayant
hérité du gène allergique aux travaux – euh dans quel sens, la
notice ? T’es sûr, c’est cette taille de vis ? On l’a monté à l’envers,
là je crois. Ca marche comment une perceuse ? Bah non, j’ai pas d’escabeau.)
Je souris. Ma mère tique, mi-amusée,
mi-scandalisée : « Mais, ça ? »
Le mur derrière mon père: non seulement
détapissé, mais décoré: un « bienvenue mes amours » s’étale en grand, en
demi-cercle sur la surface défraîchie.
« Oh les filles peuvent dessiner en attendant qu’on remette quelque chose! » *
Plus bas à droite, mon père a dessiné… des
briques, apparemment : des rectangles longs serrés les uns aux autres, qui
forment une petite colonne. Contre le dessin, il avait apposé le vinyle de Pink Floyd The Wall, dont la cover représente justement des briques... Légende en 3D pour la tribune rock’n’roll d’un papa clown.
* Nous n’avons jamais eu le
droit de dessiner sur le mur, pour éviter de repasser un coup de blanc et que
cela ne se voie à travers la nouvelle tapisserie.
Aéroport de Padang, Indonésie
[+ mini-soundtrack, vrac de morceaux choisis dans mes dernières playlists]
J’espère que tu vas bien, et que
tu n’es pas trop triste de nous quitter. Perso, j’ai un peu de mal à te laisser
partir sans qu’on ait discuté. Tu vois, je pense qu’il est judicieux qu’on se
pose un peu toutes les deux, et qu’on se dise ce qu’on ressent vraiment. Pour
faire le bilan, se remémorer chaque instant, parler des histoires d’avant
comme si… STOP, je m’égare. Bref oui, il est temps qu’on se parle.
Ca a mal commencé entre nous. Pourtant,
tu es un nombre multiple de trois, ce qui dans mon cerveau légèrement toqué, me
convenait pas mal. Puis en numérologie (toqué et mystique, double peine), ça me
faisait une année "1" (la méthode de calcul numérologique peut se
discuter plus tard, ce n’est pas le propos là) soit de nouveaux
projets, d’innovation, un programme HYPER aguicheur.
Mais j’ai vite compris que tu t’étais
mise d’accord avec fin 2012 pour installer un climat triste (et froid
jusqu’en juin, mais ok, je ne te ferai pas porter le chapeau de la météo, c’est
notre faute, le réchauffement climatique, tout ça). Tu m’as fait
pleurer 2013. Sérieux, tu avais fait le pari d’exploser le record de
lacrymalitrie (étym : lacrymal/pluviométrie), c’est ça ? C’était un
concours entre toi et 2012, parce que je vous préférais 2011, 2008 ou 2006 (bien
que ce ne soient pas des multiples de trois)?
Entre les manifs surréalistes
défendant des schémas sociétaux obsolètes ou les tribunes racistes qui ont fait
écho ici et là (pour la dimension macro de mon raisonnement) et les incompréhensions
qui ont rythmé mes rapports avec mon entourage (dimension micro), tu m’as lessivée 2013. J'ai perdu foi en moi et en l’espèce
humaine. Tu m’as fait douter, chuter (satané verglas de mars), tu m’as trompée, tu m’as fait louper
des événements que j’attendais, tu m’en as gâché d’autres auxquels
j’assistais, tu m’as lancé des reproches que je ressasse encore, et s’il n’y
avait que moi… mais tu m’as surtout rendue inquiète pour mes proches. Oh t'affole pas, je te rassure, ON EST COOL, CA VA.
Je sais ce que tu vas dire: je suis injuste, une gamine gâtée qui manque de reconnaissance. J’y
viens, 2013, j’y viens. On a eu nos bons moments, et c’est ce que je retiendrai,
promis :
Tu m’as émue quand ils se sont dits oui en juillet. Quand j’ai
vu ma famille aux mains d’un festival pour les uns, d’une pizzeria pour l’autre.
Quand j’ai entendu résonner mes mots en chanson.
Tu m’as fait rire souvent, avec lui, et elle, et lui, et elles,
et eux. Tu étais drôle lors de nos picnics estivaux qui se terminaient tard. Tu m'as fait rire (enfin, après coup) quand tu m’as rendue plus saoule que ça ne m'était jamais arrivé. Quand on a fait une battle
musicale contre des anonymes quai contre quai en chantant du Aznavour au pied
de Notre-Dame. Quand, avec vingt personnes, on a répété en pleine nuit, au milieu
de la rue, une chorégraphie inventée en secret deux jours avant.
Tu m’as réconfortée entre deux trajets de métro, en faisant
un détour pour me rejoindre, et dans des textos plein de
bon sens.
Tu m’as scotchée quand tu m’as donné des responsabilités
inattendues, avec un contrat d’adulte.
Et puis tu étais belle de nuit, 2013. Drôle souvent.
Imprévisible. Insouciante.
Alors oui, je retiendrai…
L’odeur des draps de ma chambre d’hôtel en Floride, et des rues
de l’Amérique, un violent retour de boomerang
façon madeleine de Proust, ivre de sensations laissées derrière moi cinq ans
auparavant.
Les sons en espagnol que soudain je n’ai plus de mal à
comprendre.
Ce regard un samedi soir de printemps. Et mon cœur qui bat
très fort avant.
Leurs yeux à eux et à nous qui pétillent, et la robe
blanche.
Les vertiges d’une route en lacet sous la pluie battante d'août, les sourires des enfants à l’autre bout du monde, quelque part sur une
île d’Indonésie.
Les foules anonymes et grisantes des milongas et des concerts.
Merci 2013, bye bye. Avant de fermer la porte, juste, tu veux pas glisser quelques idées à ton successeur?
* * *
En 2014, je vous
souhaite que l’été ne se pointe pas en retard. De refaire le monde jusqu’à
trois heures du matin même si vous travaillez tôt le lendemain. De cinématographiquement
courir à perdre haleine pour rejoindre celui/celle que vous aimez (oui j'ai un cœur de midinette). Je vous
souhaite de rater vos tartes au citron et de vous étouffer de rire en les
goûtant. Je vous souhaite des applaudissements.
Je vous souhaite de dire, d’oser,
d’aimer. Je vous souhaite d’être en bonne santé, de chuchoter des oui et de
crier des non – et le contraire – de poser les questions les plus idiotes, d’obtenir
les réponses, de vous impatienter, d’acheter des croissants au petit matin, de
danser sur les bureaux de vos supérieurs, de bien vous entendre avec vos
voisins, de perdre ces foutus trois kilos s’il le faut vraiment. Je vous
souhaite des road-trips, de vous coucher sans vous démaquiller, je vous
souhaite des soirées sages et des matinées folles -- et le contraire, des déjeuners de junk food
et des superstitions farfelues, je vous souhaite de gagner au loto ou au
flipper, de tenir vos plans pour l’avenir, je vous souhaite de vous surprendre, d’être ému, d'être révolté...
Je vous souhaite l’imprévu &
l’évidence.
[texte: L.D - Photo: Nora F. - tous droits réservés.]
-Tu m'accompagnes?
Si tu viens avec moi, je te donne le programme: il est question de pirogues à pêcheurs
et de plages ensoleillées. Les couchers de soleil y sont roses. On se douche au
seau d'eau froide en revanche. Mais tu ne viendras pas, alors peu importe.
-Tu dramatises
toujours."
Elle sourit: "Oui c'est ma spécialité. On se revoit
quand?"
Il avait refusé de
répondre. C’était le deal en même temps : chacun devait choisir une
destination lointaine et partir, seul, pendant plusieurs jours. « Une
pause pour faire le point » comme dit l’euphémisme, et se confronter
au fait de ne pas pouvoir compter sur l’autre, le "double" --
quatre ans déjà qu’ils étaient ensemble.
Depuis c’était devenu un
jeu : ils se demandaient à tour de rôle où ils iraient et pour faire quoi.
C’était son idée, à elle ; il avait trouvé ça stupide et déraisonnable. Il pressentait un voyage roots, dont le décalage horaire empêcherait toute
communication ; il l’imaginait dans un pueblo perdu d’Amérique Latine… Mauvaise
pioche, pensait-elle à part elle. Elle le voyait, lui, dans un pays nordique,
urbain, où il aurait tout à loisir de passer des nuits à sortir et à "sociabiliser" ("tu me vois passer chaque instant de mon temps à draguer… tu vis dans un
cliché" s’était-il agacé).
Les amis aussi avaient
grimacé : "C’est un break de riches". Ca l’avait mis mal à l’aise. Elle aussi, si prompt d'ordinaire à s’angoisser de l’avenir.
Mais elle avait haussé les épaules en souriant, un peu gênée : "Peut-être.
On va dire que ce sont des vacances, si ça vous choque moins." Dans le
métro, elle avait jeté un "on les emmerde" carnassier. Il avait
souri : elle savait passer de la douceur incarnée à la peste intolérante
en trente secondes chrono. Cette petite chose toute douce se révoltait du regard, crachait des mots
assassins contre le monde entier… et en culpabilisait l’instant suivant.
La suite c’était là maintenant,
la veille du départ. Ce dernier dîner tous les deux. Envolés les derniers mois
d’incompréhension, les rancœurs et les tensions. Dans l’urgence de profiter, la
fin rend complice.
"On se revoit quand ?"
répéta-t-elle.
-Ca va être bien, éluda-t-il. On se raconte au retour."
* * *
Il était 10 heures passées quand les couleurs de Nagari Sungai Pinang se dessinèrent devant elle.
Après deux heures de route, dont une partie passée à sauter sur la banquette
arrière du truck, remuée par les nids-de-poules et crevasses boueuses de la
route, elle sortit de la voiture, chancelante, la boule au ventre – sorte de
mécanisme hérité de l’enfance à l’arrivée dans un lieu inconnu.
Il faisait grand
soleil, il faisait chaud bien sûr, et déjà, elle était accueillie à la Guest
House. On lui confia son bungalow, on lui indiqua l’heure approximative des
repas, et elle se retrouva là, à contempler l’eau depuis sa cahute sur pilotis.
Le long de la
plage, des petits garçons chahutaient dans l’eau, les hommes remontaient les
bateaux de pêche. Elle parcouru le village et croisa quelques visages
silencieux… Les regards étaient méfiants. Seuls les enfants s’approchèrent et la
suivirent en criant en anglais : "Hello what’s your
name ?" ; question à laquelle elle répondit dans un indonésien
approximatif. Ils rirent.
Le lieu était
idyllique mais ne se laisserait pas apprivoiser si facilement. Trois bungalows
et une guest house: à cette période de l'année, ils étaient moins d’une dizaine de
touristes. Une partie de l’argent perçu servait au développement du village. Cependant, aux regards suspicieux croisés, le projet n’était pas encore totalement
bien accepté par tous les habitants.
Difficile de faire
plus dépaysant. Elle trempa ses pieds dans l'eau -- les pieds, car traditions obligent, les femmes n'étaient pas autorisées au maillot de bain bikini sur la plage longeant le village, il fallait se rendre sur des zones plus isolées. Là, sous la lumière crue et vive, limite
insupportable, du soleil, SON absence lui fut soudain insupportable. La boule
au ventre était montée à la gorge : pleurer dans un décor de rêve, c’était
à la fois cinématographique et ridicule.
Et puis la
mélancolie disparut… les trente cinq degrés et l’eau transparente y aidèrent
pas mal. La tristesse laissa place à une seule certitude : lui, c’était LUI. "Cheesy",dirait-il s'il l'entendait penser. Bon,
une fois ce constat accepté, il fallait faire avec l’angoisse de songer que peut-être
son voyage à lui, lui démontrerait le contraire… Et l’instant suivant, elle
jetait ces considérations dans l’océan bleu qui venait lécher les pilotis du
bungalow.
Les trajets sur les embarcations étroites des pêcheurs
souriants finirent de la conquérir, à l'heure où les sommets nuageux de Sumatra s’assombrissaient
sous le sunset mauve.
La Guest House semblait
une bulle, où les jeunes guides bavardaient facilement, à la différence des
autres habitants. Le soir venu, même les réserves polies tombaient ; ils
se moquaient gentiment, et charmaient à la guitare. Le temps s’étirait longuement au bout du monde.
Weekend de fête dans les villages d'Indonésie, c'est la date anniversaire de l'indépendance, telle que proclamée par Sukarno, le fondateur du parti national indonésien le 17 août 1945 (les Pays-Bas ne la reconnaîtront qu'en 1949).
Les villages succèdent aux rizières le long de la route qui part de Bukittinggi pour s'enfoncer dans les terres minangkabau de cette région de l'ouest de Sumatra.
Le peuple Maningkabau a ceci de particulier qu'il conjugue l'islam avec une tradition matrilinéaire (qui repose sur une ascendance maternelle), héritée de croyances animistes ancestrales.
Le pont de Bukittinggi et sa structure de toit reconnaissable de l'architecture minangkabau
Jour de marché, village du Lac Maninjau
Le jeu que l'on retrouve un peu partout en ce weekend de fête, c'est celui-ci: les jeunes s'enduisent de graisse et tentent de grimper un mât. Au sommet, des sachets de petits cadeaux: snacks, mini jouets, pacotilles...
A force de croiser des attroupements similaires, d'observer de loin ces silhouettes peinturlurées de brun -- de la graisse donc -- nous nous arrêtons. Diversion... quelques minutes, nous sommes devenus l'attraction. Mais le jeu reprend vite ses droits. Dans les cris d'encouragement des plus petits, les garçons se défient à tour de rôle, et s'entraident pour hisser l'un d'eux à la victoire.
[Crédits photos et vidéo: L.D & T.H. Tous droits réservés.]
"Viens, on rentre à vélo!
-Non j'aime pas.
-Tu dis toujours ça, mais tu n'aimes pas quoi, à la fin?
- Je sais pas, j'aime pas les voitures, les talons qui glissent sur les pédales, les...
- Allez attrape un vélo.
- Bon d'accord."
Nancy Sinatra & Lee Hazlewood - "Summer wine"
Quelques minutes d'apprivoisement plus tard, le vent dans les cheveux, les rues désertes qui filent en un bruissement, le cliquetis régulier des chaînes abîmées, les lumières orangées de la nuit parisienne, et la sensation de connaître tellement bien le trajet à pied que le parcours à vélo
est un par cœur facile.
"Huhuuu!!
-Ah tu vois! Si tu arrêtais de râler avant coup! cria-t-il, quelques mètres devant elle.
-Je ne râle pas, je me méfie!
- ..."
Elle le rejoint en trois coups de pédale.
"Tu me trouves parisienne?
-Tu veux dire, depuis que tu prends le vélo, ou de manière générale?
- Tss. Je crois que je suis très parisienne, mais en même temps, je ne me vois pas vivre ailleurs."
[SCÈNE DE LA VIE QUOTIDIENNE]Il la regarda s’éloigner. Elle lui sourit dans un dernier regard, juste avant d’être avalée par le flot de
personnes qui descendaient et montaient dans ce métro. Un sourire triste. Elle avait beau relever le mentonet se donner un air fier, des flammes (des
larmes ?) dansaient dans ses pupilles et criaient ses regrets.
Elle était consciente que ses expressions dissimulaient
mal son émotion. Mais il était plus facile, plus poli, plus convenable pour qu’aucun
des deux ne perde la face, que ces simulacres tiennent lieu d’adieux. Que
personne ne s’effondre, merci, il peut arriver pire dans la vie.
Elle avait souri : il sentait la mascarade, et il s’en satisfaisait. Il chercha à se convaincre, d’ailleurs, que si elle
avait souri, c’est qu’elle n’allait pas si mal, c’est que ce n’était pas si
grave. Il soupira : il regrettait de la voir dans cet état, la situation
ne lui plaisait pas non plus, lui aussi doutait de leur relation, de lui, de
tout. C’était comme ça, point ! Laissons le temps (le destin ?) faire
les choses, et voilà.
Métro parisien, ligne 9
Le signal lumineux. La sonnerie. Les portes qui
claquent en se refermant. Les silhouettes des voyageurs restés à quai qui se
distendent avec la vitesse puis disparaissent. Elle souriait encore. Triste. Mais les larmes ne venaient pas. Elle était allée à ce
rendez-vous déjà résignée, assez sûre qu’ils ne s'écouteraient pas (plus ?):
la discussion avait été naturelle, complice, apaisée ! Mais ce n’était que
des mots qui meublent, qui font mine d’analyser les problèmes
raisonnablement, tout en faisant manifestement semblant de ne pas voir l’iceberg.
Naufrage imminent. Tant pis… Aucun des deux ne se comprenait-il vraiment ?
Le métro filait. Il était ressorti de
la station, il rentrait à pied. Il remit ses écouteurs.C’était con, parfois, la vie.
. . .
"But i leave my way, and i smile"Nora Fadlaoui, Look Out For Hope
*Parmi mes textes se cachent aussi des chansons – écrites la nuit,
dans le métro, ou aux terrasses des cafés en attendant mes amis en retard.
"Look Out For Hope" est ma première collaboration, avec à la composition
et au chant, la très douée Nora Fadlaoui (gardez bien ce nom en tête!).